Si tu cherches bonne fortune...

Si te cherches bonne fortune, viens-t’en sur les Pentes !

Comme tout un chacun a dû s’en apercevoir, et même les touristes que s’y viennent trabouler, les rues des Pentes de la Croix-Rousse sont, au jour d’aujourd’hui, guère mieux entretiendues que ne l’étaient les écuries d’Augias, au temps d’autrefois, avant que le Héraclès ne se charge de l’ovrage. C’est à croire qu’en inscrivant les Pentes dans le Patrimoine mondial de l’Humanité, l’UNESCO a, en même temps, classé les équevilles et, plus encore, les déjections que décorent les trottoirs.

D’après certains spécialistes de la chose, la matière, dont Cambronne fit un mot, aurait des vertus bien particulières. Y paraît qu’en rêver est signe d’argent. Heureux les parieurs et les joueurs qu’en ont rêvé ! Plus heureux encore, ceusses qui, sans même s’en apercevoir, ont marché dessus. Velà qui explique parquoi le groupe Partouche a dû se résoudre à installer ses casinos à Charbonnières-les-Bains et à la Cité Internationale, plutôt que sur les Pentes, où pourtant, la vue est plus belle. C’est qu’y redoutait qu’en installant ses machines à sous sur les Pentes, les joueurs ne deviennent par trop chanceux rien qu’en déambulant sur les trottoirs !

Les quéques uns des habitants de la « colline-que-travaille » qui ont bon esprit (mais y en a guère ; vu qu’y sont pour la plupart des râleurs impénitents, comme aime à le répéter le Gégé Merdelion) pourront sans doute tirer fierté du fait qu’à Lyon, c’est surtout sur les Pentes qu’on peut espérer bonne fortune.

Gnafron