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Le Journal de Gnafron
21 décembre 2006

CONTE DE NOËL

Gnafron2L’Hommage du Merdelion

"Tel luy soit Dieu qu'il m'a esté" (François Villon)

       

        Je savais déjà que le Merdelion me vouait une admiration toute particulière ; mais j’ignorais que ce fut à ce point ! Là, franchement, je suis gêné…

        Maginez-vous qu’y ne se passe pas une semaine sans que le Gégé ne s’enquiert des nouvelles de mes zécritures. Y veut tout savoir : si j’ai écrit quéquechose sur Lui et sur sa Caroline ; comment j’ai trouvé ses Illuminations 2006 ; ce que je pense de sa hausse des impôts locaux ; si j’ai bien mis mon nom sur son comité de soutien à Ségolène… Il y a si tellement de zèle dans sa ferveur, qu’on n’est pas loin de la vénération.

         Son chef de Cabinet, ne sait plus où donner de la tête pour faire face à un tel déluge de questions et à une dévotion que frise l’hystérie. Il n’avait certes pas besoin de ça pour crouler sous la tâche, le fidèle Sylvain, tout occupé qu’il est à convertir les strauskaniens yonnais en royalistes convaincus, et aussi à faire la chasse aux hérétiques que s’obstinent à croire à la mission de transformation sociale des socialisses, et encore à rédiger des numéros entiers de Lyon Capitale que ne disent que du bien du Merdelion…

Vraiment, je suis gêné de recevoir si tant d’attentions et, en plus, de causer un surcroît de travail. Je crois bien que je n’ai pas mérité cet excès d’honneur. D’autant que, pour dire vrai, je ne me suis guère soucié de faire des morceaux d’écritures sur les sujets que préoccupent le Merdelion. Je devine qu’y va en être vesqué, et j’en suis bien fâché.

Bien sûr, y ne m’a pas échappé que Gégé 1er accorde une particulière importance à Son comité de soutien à Ségolène. Il l’a proclamé si haut et si fort… même qu’il a mis solennellement en garde les socialisses yonnais : ceusses que ne soutiendront pas Ségolène n’auront pas de places sur les listes municipables du Gégé. Velà qu’est dit ! Remarquez que ça tombe bien, vu que je n’ai nullement l’intention d’être candidat aux zélections municipables. A moinsse que… Non, je plaisante. Sérieusement, vous me voyez au milieu de ces buveurs d’eau (bénite, de surcroît, pour certains), de ces tireurs-de-ficelles et autres Machiavels de sous-préfecture… J’aimerais encore mieux faire de la réclame pour le Cep Vermeil ou le vin de Brindas ! A condition toutefois que je ne soye pas obligé d’en boire.

Pour ce qui est de la hausse des impôts locaux, je dois bien reconnaître que je sais pas trop quoi en penser. J’avoue que c’est pas vraiment ma marotte. Y faudra que je demande son avisse à mon voisin. Il avait écrit un opuscule sur le sujet, y a une dizaine d’années, que lui avait valu de passer à la télé locale en compagnie du Gégé. Même que le Gégé avait l’air d’être bien d’accord acque mon voisin quand y prétendait qu’y faudrait tout chambouler les impôts locaux qu’étaient trop injustes, et augmenter les impôts directs plutôt que les indirects. Je crois me rappeler qu’y voulait aussi qu’on baisse les impôts sur la consommation et y m’avait semblé que c’était une bonne idée, rapport à la TVA que nous fait payer le pot de Côtes 20% de plus que son prix.

Mais c’était y a longtemps. C’était du temps que Gégé était seulement Maire de Vaise, et pas encore Merdelion, ni Parsident du Grand Lyon, ni Sénateur, etc. Je sais pas si y z’ont changé d’avis depuis. J’ai pas eu trop l’occasion de le leur demander.

Quoi qu’il en soit, ce qu’il y a de sûr, c’est que j’ai pas prévu d’aller vivre en Suisse, six mois et un jour par an, pour être dispensé de payer les impôts locaux ! J’aime bien trop Myrelingues et la colline de la Croix Rousse pour aller boire des pots ailleurs. D’autant que, si ça se trouve, y z’ont pas encore inventé le pot de Côtes, en Suisse. Met avis que le Johnny, l’idole des jeunes qu’étaient déjà vieux il y a 50 ans, y boit plutôt du Moët-et-Chandon millésimé. Remarquez, c’est toujours mieux que de boire de l’eau bénite ou du Beaujolais Nouveau.

En ce qui concerne les Illuminations 2006, j’aurais très volontiers rendu hommage aux festivités que firent écrirent à Rimbaud : « … les fonds publics s’écoulent en fêtes de fraternité… » Seulement j’ai pas pu. Notez que j’avais un motif que vaut mieux qu’une excuse : j’étais acque mon ami Claudio que s’en était venu à l’esqueprès de Bordeaux. Comme bien s’accorde, on a passé nos soirées à vérifier que les Bouchons n’avaient pas tous fermé et qu’on y servait encore des pots de Côtes. Et quand on a eu fini de s’en assurer, les Illuminations étaient toutes zéteintes. Tout ce que je peux dire c’est qu’il a plu et que les TCL ont été à la hauteur de leur réputation : y avait pas plus de bus que de tramevets !

Quant à écrire sur la Caroline, la fenotte du Gégé, faut pas trop compter sur moi. J’aurais bien trop peur qu’elle le prenne mal. J’ai tant d’admiration pour elle, que je ne voudrais, pour rien au monde, la décevoir. Si, des fois, elle trouvait qu’une virgule est mal placée, ou que j’ai mal mis en valeur les avancés du socialisme municipable, ou que je me suis mélangé les crayons en expliquant que si elle n’est pas allée à l’ENA, c’est juste à cause qu’elle devait rester à Lyon pour mijoter des petits plats au Gégé…

Et pis, y a aussi que mon courage ne va pas jusqu’à la témérité. Faut vous dire que j’ai lu dans Lyon-Capitale comment elle s’est exprimé sur le compte du Premier Adjoint du Gégé, lors du séminaire estival des socialisses à La Rochelle. Elle en a dit si tellement sur son dos, que le Touraine a dû en avoir des sueurs froides ! Si qu’on était encore sous la Monarchie de Juillet, j’en connais un qu’aurait pas échappé à la déportation… (Sûr qu’à l’époque, il aurait dû traverser l’Atlantique sans prendre le Concorde et sans même emporter sa Maserati.). Heureusement que, depuis, on a inventé la République !

Mais c’est pas pacequ’on est en République, qu’y faut pas être prudent. Et d’ailleurs, la vraie véritable raison pour laquelle j’ai rien écrit sur la Caroline, c’est que jamais, au grand jamais, je ne fais des zécritures sur la vie privée des gens. Même s’y sont élus. Qu’y soyent de gauche, de droite, ou des deux à la fois, comme au cas présent que s’agit.

Et si j’ai, jadis, écrit quéquechose sur Martine Roure, c’est pas du tout à cause qu’elle est la fenotte de Vonvon Deschamps, mais pacequ’elle est Dépitée Européenne en même temps qu’Adjointe au Merdelion, chargée des Relations avec l’Europe (ce qui lui évite des déplacements inutiles). De même que pareillement, si j’ai écrit sur Vonvon Deschamps, c’est pas pacequ’il est le mari à la Dépitée Europénne, mais à cause qu’il est lui-même parsonnellement Adjoint aux Phynances municipables, et aussi Parsident des HLM, et aussi Conseiller du Grand Lyon, et aussi Conseiller régional.

Tiens, ça me fait penser que ça fait longtemps que j’ai pas fait un morceau d’écriture sur Vonvon Deschamps. J’espère qu’y ne va pas m’en tenir rigueur. Par précaution, je m’en vais, et pas plus tard que tout de suite, lui consacrer un bel article. J’ai déjà le titre ; ça s’appellera : « Vonvon et Martine à la plage ». J’y expliquerai que, Impôt sur la Fortune ou pas, le Vonvon et la Martine, y z’ont décidé de ne pas aller en Suisse acque le Johnny et qu’y préfèrent rester à Myrelingues pour boire des pots de Côtes, même s’y z’aiment aussi le Moët-et-Chandon.

Paceque ça m’ennuierait vraiment que Vonvon y prenne ombrage que je ne parle pas de lui. Je voudrais surtout pas qu’y soit vesqué ; d’autant qu’en sa qualité Adjoint aux Phynances municipables, c’est lui que va devoir signer le chèque aux éditions Gallimard pour soutenir la publication de mes Œuvres Complètes que le Merdelion y veut faire éditer dans la collection de la Pléiade.

Quand je vous dis que le Merdelion a pour moi une admiration que seule égale la dévotion que je lui voue en retour !…

Gnafron

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Commentaires
A
Cher Gnafron,<br /> je trouve que tu exagères de qualifier G. Collomb et ses affidés de "socialisses". Eux-mêmes se qualifient de "socio-démocrates"... En réalité, ils sont très en-deça.<br /> Salut et Fraternité.<br /> Arsène Lefranc.
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C
Monsieur Gnafron,<br /> Vous citez sans cesse le Maire de Lyon et je tiens à vous dire que vous n'êtes vraiment pas objectif. En effet, vous n'évoquez jamais Monsieur Perben qui, pourtant, se dévoue beaucoup pour notre ville. Je pense que c'est très injuste de l'ignorer comme vous le faites.<br /> Chantal VITTON (Lyon 6ème)
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Le Journal de Gnafron
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