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Le Journal de Gnafron
3 janvier 2008

Les bonne résolutions...

Le Feuilleton du Nouvel An

almanach_janvier

(1er épisode)

C

omme bien s’accorde, en ce début de nouvelle année, j’ai pris une bonne résolution. Ou plutôt, j’en ai pris trois. Tant qu’à faire, autant ne pas faire qu’à moitié. J’ai donc résolu : 1°/ d’arrêter de fumer ; 2°/ de ne plus boire qu’un seul pot de Côtes à chaque jour de la semaine (à cause que le dimanche, ça ne compte pas, vu que c’est le jour du marché) ; 3°/ de ne plus m’occuper de politique, ou, du moins, de ne plus en parler, surtout particulièrement s’agissant du Louis-Philippe de l’Hôtel de Ville, dit Gégé Merdelion.

Avouez que ça vous épate, que j’aye pris, comme ça, de bonnes résolutions, tout seul, sans y être obligé, et même que j’en aye pris trois d’un coup ! Eh oui, je suis pas du genre à barguigner pendant cent sept ans avant de prendre une décision.

Y a juste un détail que me chiffonne… C’est que je sais pas par quelle résolution commencer.

Faut-y qu’en premier je jette mes paquets de tabac au Rhône ? ou bien faut-y que je commence par moins lever le coude ? ou alors faut-y d’abord que je ne mette plus mon grain de sel dans les affaires publiques ?

Me velà bien empêtré. C’est qu’y ne faudrait pas que je les prenne à l’envers, mes bonnes résolutions. Ça risquerait de les faire s’abouser, comme la Tour Pitrat. Faut y réfléchir à deux fois.

Mettons que je commence par faire comme si je ne m’intéressais plus du tout à la politique. Y me semble que c’est le bon ordre. Donc, à partir de maintenant, je ne dirai plus un mot sur … Encore que, par ailleurs d’un autre côté, y vaudrait petêtre mieux que j’arrête d’abord de lever le coude en toutes occasions. Oui, c’est ça, je vais commencer par lever le pied sur les pots de Côtes. Bien sûr, les chenus du comptoir du père Coquard me feront la tête. Y diront que je fais mon mijoré pour me rendre intéressant, ou bien que je prends des airs de catole pour éviter de payer ma tournée à ceusses qu’ont pas le sou. Si ça se trouve y vont penser que je bois par darrière eux, tout seul dans ma soupente, comme un avaricieux… Ah, ça non ! Je veux pas qu’on croye des horreurs pareilles. Et pis ce serait une curieuse façon de bien débuter la nouvelle année que de me fâcher, d’un seul coup, acque tous les chenus de la Grand’ Côte.

Bon, alors… supposons que je commence par arrêter de fumer. (à suivre…)

Gnafron

(2ème épisode)

B

on, alors… supposons que je commence par arrêter de fumer. C’est sûrement ça le bon plan. D’autant que, d’après ce qu’on raconte, y serait désormais interdit de fumer, même dans les bars-tabac, et ce serait un délit de laisser un cendrier sur le comptoir, même chez le père Coquard. J’ai du mal à y croire, mais, à supposer, ça serait un prétexte de plus pour jeter mes paquets de tabac au Rhône. Et pis, dans un premier temps, ça ne m’empêcherait pas de vider des pots de Côtes acque les anciens tout en racontant des gandoises sur le Merdelion et son challenger, le Vicaire du chanoine de Latran. Oui, c’est ça, je vais par tout d’abord en finir acque le tabac. Quoique… Y me vient comme un doute… Et si, en arrêtant de fumer, je devenais nerveux, colérique, voire même, si c’est possible, aussi acrimonieux que le Gégé Merdelion. Sûrement qu’alors ça m’inciterait à lever le coude encore plus souvent que d’habitude, et serait tout le contraire d’une bonne résolution de début d’année…

Donc, y faudrait que je commence par ne plus me mêler de politique. Velà la solution. Je devine qu’en plus ça fera sûrement bien plaisir au Louis-Philippe Collomb et au Prétendant de la Sainte-Alliance. Donc, promis, juré, je ne dirai plus un mot sur la chose publique. Bien sûr, ça ne facilitera pas la conversation au comptoir du père Coquard. Maginez-vous qu’à nos âges on n’a plus guère le goût de parler de nos conquêtes ou de courir le guilledoux. Et si qu’on en aurait envie, ça ne suffirait pas. C’est une chose de vouloir, c’en est une autre de pouvoir…. Comme y disent à l’Académie, passée la cinquantaine, y vaut bien mieux soigner sa cave que les fenottes. Bon, on pourra toujours se raconter nos embiernes. C’est encore ce qui manque le moins. Et même si c’est pas drôle d’avoir des embiernes, c’est toujours ça qu’on peut raconter aux amis à qui ça fait si tant plaisir. Mais c’est quand même moins canant que de distribuer des coups de bâton à ceusses que font profession de tirer les ficelles. (à suivre…)

Gnafron

(3ème épisode)

M

ais c’est quand même moins canant que de distribuer des coups de bâton à ceusses que font profession de tirer les ficelles. Surtout quand ceusses que s’agit y sont à l’image du Merdelion ou du Prétendant, ou bien encore à celle du Mickey de l’Elysée et du Latran réunis !

Et pis y a aussi qu’y a les zélections municipables au mois de mars prochain. Est-ce qu’on va pas me faire reproche de ne plus vouloir me mêler de politique précisément à l’approche des zélections ? Petêtre qu’y en a que vont croire que je me moque de la République ; alors que c’est justement tout l’incontraire. Manquablement, les uns vont s’imaginer que mon soudain silence sur la chose publique est destiné à faire la courte échelle au Louis-Philippe de l’Hôtel de Ville ; pendant que les autres jureront, croix de bois, croix de fer, que c’est fait à l’esqueprès pour favoriser le Prétendant de la Sainte-Alliance. Alors qu’en réalité, je trouve qu’y sont tous les deux comme les deux faces de la même pièce ; si tellement semblables que pour qu’il y ait à Lyon, en mars prochain, un maire que soye un tant soit peu du côté du peuple, y faudrait que la pièce elle retombe ni sur pile, ni sur face, mais sur la tranche. C’est quand même assez improbable. Quoique… Sait-on jamais ? Petêtre qu’en s’y mettant tous, on pourrait changer un peu la donne. Seulement, bien sûr, y faudra pas compter sur moi, rapport à mes résolutions.

A moinsse que…

Bon, alors velà : pour ce qui est des résolutions, elles sont toutes reportées à l’année prochaine. Si, si, je vous assure, c’est officiel ! Je m’en vais d’ailleurs, de ce pas, en informer les chenus de la Grand’ Côte. M’est avis qu’y vont être bien soulagés. Enfin pas autant que moi.

A la revoyure !

Vive la Sociale, les pots de Côtes et l’herbe à Nicot !

Gnafron

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