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Le Journal de Gnafron
7 janvier 2007

L'OXYDE DE CAMBRONNE

LYON       Si au temps d’autrefois le quartier des Capucins était le cœur de la Fabrique lyonnaise de soierie, le velà au jour d’aujourd’hui tout emboconné par l’oxyde de cambronne et les concerts de claquessonnes. Depuis que le plan de circulation du bas des Pentes en a fait un des axes du transit Rhône/Saône, les automobilistes les plus fourachaux semblent s’y donner rendez-vous pour empêcher le brave monde de s’entendre et de respirer. Ces pillandres motorisés sont si tellement pressés qu’on se demande s’y prendront seulement, un jour, le temps de défunter. Et vas-y que je te claquessonne pour voir si le feu rouge de la rue Terme y deviendra vert plus vite ! Et si un gone du coin, ou même une fenotte, vient leur dire qu’ils seraient bien agriables d’arrêter de causer des embiernes aux riverains ; les velà qu’ils le regardent de traviole en lançant des injures, autant que les chevaux de la fontaine de Bartholdi envoyent des postillons.

       La municipalité, qui, censément, a eu vent de l’affaire, a décidé, de la façon ferme qu’on lui connaît, de régler le problème. C’est que ça risquait de faire des arias, vu que claquessonner en ville est une infraction punie par le code de la route. Sans plus barguigner, la municipalité a donc engagé dans la police municipale des Urbains que sont sourds aux avertisseurs sonores. Te peux ben appuyer sur ton claquessonne à en faire trembler les cloches de St Polycarpe et même le carillon de l’Hôtel de Ville, y z’entendent rien ! La seule chose qu’y perçoivent bien, les Urbains municipaux, c’est les récriminations des habitants. Si quéqu’un du coin vient leur dire qu’y feraient bien de verbaliser les fous furieux du claquessonne qui emboconnent tout le quartier ; alors là, y z’hésitent pas, y te sermonnent vertement le riverain protestataire et y lui envoyent pas dire que si y veut pas avoir le bon goût d’être sourd, comme tout un chacun de bien constitué, y n’a qu’à aller habiter à la campagne ! Velà qu’est dit. Avisse aux récalcitrants qui ne veulent pas apprécier, comme y se doit, les charmes de la circulation automobile dans les ruelles du bas des Pentes qu’ont été tracées au début du 19ème siècle, du temps que personne n’avait encore pensé à inventer le moteur à explosion et, conséquemment, les automobiles et les conducteurs que vont avec.

       Au train où vont les choses, on se demande si petêtre on pourrait pas transformer la rue des Feuillants, la place Croix-Paquet, la rue des Capucins et la rue sergent Blandan en boulevard de ceinture, comme le zizi Pradel y voulait faire, dans les années 60, dans le quartier St Jean avant que le gone Neyret ne s’avise de lui signaler que c’était un quartier historique du patrimoine des temps anciens d’autrefois. Petêtre même qu’on pourrait y faire un échangeur acque plusieurs tunnels comme celui, si réussi, de Perrache, qui nous a bien débarrassé de cette place Carnot qu’était si encombrante et si pénible à entretenir, rapport aux feuilles des arbres que n’arrêtaient pas de tomber à chaque mois de septembre.

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